Entre deux tempêtes, profitons des vues positives du paysage. Par exemple, de cette vue du magnifique pont de Jargeau saturé de véhicules... (Ca doit être une heure de pointe ;-))
Comme nous l'avons déjà noté, les rives sont magnifiées cette année par des floraisons exceptionnelles de Salicaires.
Malgré d'incessants épisodes d'intempéries, la Loire s'est installée depuis un bon moment dans un régime d'étiage sévère (-0,80 m).
L'affleurement d'un maximum de bancs de sable ou de graviers et de rochers fournit à l'avifaune des lieux d'évolution ou de station exceptionnels... par beau temps. Cette Bergeronnette grise en profite pour y faire sa gymnastique.
De nouveaux territoires de pêche sont rendus accessibles également pour les Ardéidés...
... ou pour les Limicoles, comme cette bande de Chevaliers gambette.
Le Martin pêcheur réapparaît. Non, pas le, mais deux Martins pêcheurs.
Un groupe de Cygnes tuberculés fréquente encore le secteur.
Mais, décidement, la pluie non seulement ne nous lâche pas, mais elle redouble, dans des épisodes durables qui s'enchaînent les uns aux autres.
Le Balbuzard pêcheur qui a l'obligation de nourrir sa nichée tente pourtant sa chance en plein orage.
Le 9 juillet, la Loire remonte brusquement de plusieurs dizaines de centimètres par jour. Le 11 à minuit, elle a pris 50 cm, et le 13 au soir, elle sera revenue à 0.
Conséquence dramatique inévitable sur les nichées de Sternes naines : Cette année, désertant l'île aux oiseaux de Bou/Sandillon, ainsi que les îlots de graviers devant le Mont pris par la végétation, elles s'étaient installées sur un banc de sable découvert à 750 mètres en amont.
Le site est trop éloigné pour faire des observations précises. A la lunette, depuis le Belvédère Genevoix du Mont, nous avions décompté une quinzaine de nids - les points blancs sur la photo ci-dessus -. Les éclosions avaient eu lieu une semaine ou deux avant, mais les poussins n'étaient pas encore à l'envol.
Voici la meilleure digiscopie issue de nos tentatives, malgré la distance et la faible lumière.
Et le souvenir des dernières reproductions réussies dans ce secteur de la Loire, en... 2011 !
Les reproductions des Sternes sont parmi les plus risquées qui soient : en effet, le nid est juste un creux dans le sable ou les graviers d'un ilôt ; les oeufs, puis les poussins sont censés échapper à leurs prédateurs grâce à leurs taches et à leur homochromie qui les fait confondre avec le sol. Mais les crues du fleuve sont assez fréquentes dans la période de reproduction, et peuvent comproettre l'ensemble des nids établis trop bas. Comme la végétation s'empare actuellement de tous ces îlots et bancs de sables pour peu qu'ils se stabilisent et restent souvent émergés, les oiseaux se résignent à des installations trop basses.
Si les poussins ont échappé aux prédateurs naturels, aux crues et aux intempéries, ils ne sont pas encore sauvés. L'homme peut leur donner le coup de grâce. Malgré des avertissements ou des panneaux pas forcément bien placés et parfois emportés par l'eau, les kayakistes sont friands des îles pour leurs haltes, leurs nuits ou leurs besoins primaires : ils peuvent piétiner les nids sans s'en apercevoir !
Et on trouve aussi, hélas, phlétore d'irresponsables "amoureux de la nature" qui n'en ont aucune connaissance et/ou aucun respect. Ainsi cet homme qui de façon récurrente et depuis longtemps lâche ses molosses précisément sur les îlots recevant ce type de nidification. Ils courent partout librement à des dizaines de mètres en avant, mettant en fuite tous les oiseaux... capables de s'enfuir. Inutile de dire ce qui peut advenir d'un nid de Sternes !
Nous avons effectué des signalements à l'ONCFS, identifié le véhicule du Monsieur et alerté de sa présence (parfois accompagnée). Nos gardiens de la faune sauvage devaient (c'est un minimum) lui expliquer les risques que ses chiens faisaient encourir aux oiseaux. Las, le seul résultat tangible est que cet homme est revenu avec trois chiens au lieu de deux... Et jette vers nous désormais des regards affectueux lorsqu'il nous voit au passage. No comment...
Pendant que nous y sommes, parlons des Hirondelles de rivage. Après l'effondrement de la falaise de la rive sud à l'emplacement des plus grandes densités de nids, entre trente et quarante cavités épargnées avaient quand même été visitées un moment par les migrateurs de retour. Mais tout laisse à penser que cette petite colonie a trouvé une meilleure solution : nous n'avons plus observé les envols ou les retours sur ces nids, même si à certains moments on voit passer des Hirondelles de rivage.