Un vif éclair bleu, minuscule, si lumineux qu'il vous fige... Mais comment saisir une telle boule de feu ? Comment fixer cette flèche, lancée au ras de l'eau du lever du jour au coucher du soleil ? Le mâle en charge de progéniture va devoir pêcher jusqu'à 200 poissons dans la journée pour nourrir ses nombreux petits ; et pour cela, plonger mille fois !
Tiens, sur son parcours multi-quotidien, un perchoir bien placé fait son apparition. Il ne pourra pas s'en priver : il s'y posera, n'en doutez pas, à chaque tour de son circuit... Et vous, planqué des heures durant derrière votre camouflage, figé derrière votre oeilleton, vous aurez alors toute latitude de le détailler ; de vous questionner sur ses différences de couleurs, selon qu'il est exposé aux rayons du soleil, ou à l'ombre ; de guetter ses parades amoureuses ; d'admirer ses plongeons allers-retours ; de le voir assommer ses captures, puis les ingurgiter ; de découvrir qu'il régurgite parfois une minuscule pelote d'arêtes ; d'assister à ses toilettes minutieuses ; de le voir s'élever pour un vol stationnaire d'observation ; de suivre l'apprentissage de ses juvéniles...
Quiconque l'observe ne peut manquer d'envier sa vivacité, de s'étonner de son autorité, d'admirer sa beauté. Il tombe forcément sous le charme : le petit prince bleu du fleuve ensorcèle tous ceux qui le regardent.
Et pourtant, il ne nous livre que des bribes de sa vie extérieure. Si nous pouvions entrer dans l'intimité de son nid, cavité creusée au bout d'un petit tunnel dans une falaise de sable, où sa femelle couve sept ou huit poussins affamés...
Fiche complète sur "Oiseaux.net" : http://oiseaux.net/oiseaux/martin-pecheur.d.europe.htm