Toujours pareil : d’un côté, il y a quelques “stars”, rares, qui occupent le devant de la scène ; et de l’autre, tous les obscurs, les sans-grades, ceux qui sont partout… et pour qui on ne détourne même pas les yeux !
Ici, en matière de rapaces diurnes, notre espèce emblématique est connue : c’est évidemment le Balbuzard pêcheur, très en vedette cette année. Mais, tandis que nous faisions grand bruit médiatique sur les premières naissances chez Balbulat (Cf. infra.), d’autres naissances avaient lieu, également dans le Grand Bois, chez un couple de Bondrées apivores… et nous n’en avons rien dit… La voilà, l’injustice !
Certes, la présence de Bondrées à Latingy n’est pas une nouveauté. Cette année, un mâle et une femelle y avaient été observés à plusieurs reprises, en vol au dessus de la plaine du Mont, ou sur un de nos perchoirs au Mont, et souvent s’envolant en rase-mottes dans les allées des bois où elles se posent habituellement pour leur recherche de nourriture. Pour autant, aucun nid n’avait été localisé. A la mi-juillet, ils se sont montrés tous deux presque quotidiennement. Puis le 1er août, les bois ont retenti de bruyants sifflements signalant un évènement : l’envol de plusieurs juvéniles… Des « Piiiou » répétés trois fois, entendus simultanément à deux ou trois emplacements différents : sans doute trois petits. C’est en imitant leurs « trilles » qu’un d’entre eux se fera voir, en venant se poser à la cime d’un épicéa.
Un nouveau succès de reproduction sur notre territoire, c’est toujours un bonheur supplémentaire.
Mais cette Bondrée apivore, qui la connaît, qui s’en préoccupe ? C’est pourtant un beau rapace diurne de taille moyenne, assez communément répandu en période de migration estivale… Et cependant très méconnu, car trop souvent confondu avec la Buse variable qui lui ressemble en vol. La Bondrée se nourrit principalement d’hyménoptères (guêpes surtout, frelons, bourdons…) et de leurs larves arrachées au sol : on devrait lui en être reconnaissants… si on le savait ! On y revient : les trop obscurs, les trop nombreux, les utiles travailleurs de l’ombre, les saisonniers… tous ceux qui font le fond de notre diversité ordinaire n’ont pas, surtout concernant la nature, une image à la hauteur de leur valeur : il leur faudrait de la lisibilité, du marketing… du buzz… de la com… Le blog MARDIEVAL biodiversité est un premier pas en ce sens... en attendant une chaîne de télé, peut-être ?
Fiche complète sur "oiseaux.net" : http://www.oiseaux.net/oiseaux/bondree.apivore.html