21/08/2013 - 9h 30 - Un Martin pêcheur file de notre perchoir et remonte seul l'espace ligérien déserté depuis six heures du matin par toute l'avifaune sauvage. La vie reprend avec cette flèche bleue qui n'a même pas peur...
Pourtant, à 6h du matin, les courageux nemrods du coin, armés de leurs bâtons de feu, chaussés de leurs waders étanches et déguisés en commandos U.S. pour certains, cachés dans des burkas camos pour d'autres, ont déchargé pour fêter joyeusement l'ouverture de la chasse du "gibier" d'eau et des migrateurs égarés, avec la bénédiction de l'Etat qui leur vend l'usage de l'espace public et le droit de tuer nos oiseaux sauvages.
Un grand vide a suivi : plus un seul canard en vue, alors qu'il y en avait encore des compagnies entières peu de temps avant.
Au lever du soleil, à peu près toutes les espèces avaient "fait la valise" pour des zônes plus sûres. Les amoureux de la nature morte s'étant écarquillés à surveiller vainement un magnifique ciel vide, et ayant économisé quasiment toutes leurs cartouches sans plomb, n'avaient plus qu'à ramasser leurs canards en plastique et à rentrer bredouilles chez Bobonne.
Idem le soir, où ils ne se planquaient même plus.
Idem le lendemain matin : le jumelles ne servent plus à scruter le ciel, mais à voir si les copains ont eux aussi battu en retraite !
Le second soir et les journées suivantes, la nature reprend pleinement ses droits en l'absence de candidats à la bredouille.
Revenons à la matinée du 21. Une compagnie de Vanneaux huppés est la première à revenir sur les bancs de sable.
Vers 10h 30, plusieurs groupes de Grands cormorans remontent le fleuve. Un grand regroupement se constitue rapidement sur l'eau, un peu en amont :
Mouettes par centaines, Aigrettes garzettes par dizaines, Sternes et autres volatiles tentent maintenant de grappiller sur un grand banc de poissons à la suite des cormorans.
Trois Balbuzards pêcheurs plongent même à plusieurs reprises en marge de la curée.
Voilà comment la vitalité de la nature efface la stupidité des tristes tartarins, dont la "tradition" a perdu tout son sens !
A noter qu'en 2013 avait lieu le renouvellement des attributions des lots de chasse par la Préfecture. Et ce, pour les six années à venir. MARDIEVAL avait demandé au Préfet d'exclure les deux lots jumelés F12/F13, entre Bou, Mardié et Jargeau, des adjudications. En vain : selon lui, la moitié de la Loire serait déjà en réserve de chasse. Facile : bien sûr, ces réserves ne concernent pas les zones sauvages, dévolues à la chasse, mais les traversées de villes et de bourgs, où les "bourgeois" ne doivent pas être dérangés et/ou "plombés" ! Puis, avec un groupe de riverains, nous avons voulu participer aux enchères, dans le but explicite de payer pour neutraliser la chasse sur ce même tronçon. Mais il aurait fallu présenter un permis de chasse, ce que nous avons refusé de faire, puisqu'opposés à cette chasse. Nous avons donc été exclus de l'adjudication.On peut payer pour tuer, on ne peut pas pour protéger !
Ainsi, comme d'hab, la seule Association des Chasseurs d'Oiseaux Migrateurs du Loiret, monopolistique, a certainement pu prendre tous les lots sans aucune concurrence, au meilleur prix (pas pour l'Etat !). Pour le lobby des chasseurs comme à la Préfecture, c'est la continuité...