05/04/2017 - Dans le décor enchanteur du Mont, une trentaine d'élèves de seconde de la Maison Familiale rurale de Chaingy ont "planché" pendant deux heures. Pour cela, des groupes de six sont constitués.
Sujet du jour : le paysage de Loire incomparable qui s'étale devant le coteau sur plusieurs kilomètres, entre Jargeau et Bou, et en profondeur jusqu'aux collines de Sologne.
D'abord les perceptions immédiates quand on aborde ce paysage très ouvert et grandiose.
Puis une analyse complète des composants de toute nature, fixes ou mobiles, et des diverses sensations reçues au long du temps passé sur place.
Enfin les dynamiques qui peuvent modifier ce paysage dans l'immédiat, à court terme ou à plus long terme , comme les intempéries, les saisons, les empreintes de l'homme...
Ces analyses s'accompagnent de la réalisation d'un dessin.
Le "débriefing" commence par la présentation des travaux de groupe, thème par thème.
Puis l'animateur reprend tous ces thèmes en s'appuyant sur un magnifique texte de Maurice Genevoix : il y est décrit précisément ce paysage, vu par l'écrivain quand il découvrit "sa" maison à un kilomètre en amont sur le coteau, aux Vernelles.
Dans ce texte, on trouve, magnifiées par son langage poétique, toutes les réponses à l'exercice : les perceptions immédiates, les composants, les sensations et les dynamiques qui constituent ce paysage merveilleux - à juste raison classé Patrimoine Mondial.
« D’abord, de l’est à l’ouest, deux lieues et demie de fleuve libre, une allée d’eau offerte au ciel, aux jeux et aux caprices du vent, large de trois cent cinquante mètres. Sur la rive opposée, tout le val, semé de métairies, diapré de blés en herbe, de sainfoins roses, de colzas en fleur, de labours roses aussi, de moissons fauves, poudré de neige aux ombres bleues.
Et tout cela dans une même minute, aussi fluide, aussi changeant que le miroitement des eaux glauques, grises, bleues, rosies encore en transparence par l’affleurement des grèves sous les courants.
Et tout cela est donné, prodigué, jusqu'à suffoquer un peu à l’instant du premier assaut. » (…)
« Le monde est là, qui va sa vie : l'eau qui glisse, le nuage qui s'y reflète, les vols de migrateurs dans le haut vent des équinoxes.»
Les jours à venir s'annoncent sous les meilleurs auspices, la végétation explose avec des floraisons magiques : c'est le moment de venir se promener avec les enfants sur les rives de notre beau fleuve, et de profiter de longs regards sur sa beauté, sur sa faune, sur sa ripisylve....