La saison 2014 a par ailleurs été une très grande année pour le Balbuzard pêcheur : une reproduction menée à temps et à terme, trois poussins à l'envol, des observations et des images à toutes les étapes du cycle... un plein succès !
Si parfois nous avons souvent eu des difficultés à distinguer les uns des autres, nos jeunes, reconnaissables à leur plumage "en écailles", ont dû commencer le 20 juillet à dépecer eux-mêmes les poissons encore livrés par les adultes (notre Balbu-lettre "Balbu-aventure au Grand Bois 2014 N° 11 – Le mois des apprentissages" du 25/08/14).
Au pied de l'arbre supportant l'aire des Balbus, un Coprin narcotique (Coprinus narcoticus) semble s'être donné des ailes pour imiter ses prestigieux voisins (notre article Rencontre d'automne avec 12 - et 120 - champignons du 11/11/14 et l'Album 8 - Champignons mis en ligne au même moment).
Les Balbuzards sont des oiseaux relativement "rares", même si ici leur aire est assez proche pour que nous les rencontrions quotidiennement en été. Le Grand cormoran (Phalacrocorax carbo), lui, vit en groupes, particulièrement nombreux quand la migration se prépare (notre article Grands vols des Grands cormorans du 12/12/14).
C'est un des charmes de l'observation des oiseaux : on peut passer instantanément du plus grand au plus minuscule, ou du plus nombreux au plus rare. Tomber par chance sur un individu d'une espèce jamais vue alors qu'on était captivé par un vol de milliers de migrateurs familiers. Ainsi ce Combattant varié (Philomachus pugnax) en halte migratoire post-nuptiale fin août appartient à une espèce qui n'avait fait jusqu'ici l'objet que de deux observations sur la Loire à Mardié (notre article Huit combattants du 31/08/14).
Lors des observations naturalistes, on joue aussi entre les différences et les ressemblances. Pourquoi la petite chenille hérissonne est-elle habillée de grands poils hérissés dont ne disposent pas ses autres congénères ? (notre article Polissonne, la chenille hérissonne... du 09/08/14). Est-ce un système de défense, à l'instar des piques que le Hérisson d'Europe (Erinaceus europaeus), mammifère de taille moyenne, peut opposer aux attaques de ses éventuels prédateurs ? (notre article Hérisson en errance diurne du 13/09/14).
Le règne végétal fait aussi cohabiter les plantes les plus sophistiquées et peu connues avec les plus simples et familières. Il faut un oeil déjà averti pour remarquer et identifier l'étonnant Orchis bouc (notre article Fleur du jour : l'Orchis bouc du 19/06/14) à quelques dizaines de mètres seulement de bouquets de Coquelicots aux couleurs provocantes disposés à conquérir tout un territoire (notre article Gentil coquelicot mesdames... du 05/07/14).
Enfin, avant de refermer le rideau de la scène 2014, voici encore deux oiseaux sédentaires présents sur notre territoire de façon récurrente depuis des années, pour ne pas dire depuis toujours.
Nous pouvons voir en permanence le Geai des Chênes s'agiter dans le paysage, voler dans les bois bruyamment ou piquer dans notre prairie à quelques mètres de nous (notre article Portrait : le Geai des Chênes, un joli glandeur sympa du 28/03/14). Par contre le Pic noir est plutôt du genre "homme invisible" : certes, il se faisait parfois entendre, avec son cri très caractéristique et ses frappes infernales ; et il s'était fait entrevoir trois ou quatre fois, toujours en fuite ; mais jamais nous n'avions pu en saisir une seule image.
Le 13 mai, un arrêt de quelques minutes sur un de nos peupliers nous a permis de combler ce manque, et le Pic est même revenu au Mont pendant quelques temps pour creuser une amorce de loge dans un frêne. (notre article Notre Pic noir se fait voir du 15/05/14).
Voilà, notre parcours rétrospectif dans une année au climat exceptionnellement chaud et perturbé se termine. Et ce, sur un bilan non négligeable, finalement : notre belle nature est encore loin d'avoir épuisé toutes les merveilleuses surprises qu'elle sait nous mitonner, il y en a toujours des nouvelles, comme cette année l'incroyable Barbie.
Que cela soit donc pour vous une incitation à rejoindre le plus souvent possible les milieux naturels proches, et à y passer des moments que votre attention rendra riches de rencontres, en plus de vous "distraire" de votre quotidien...