Les Mustélidés, vous en connaissez probablement certains par leurs noms ; mais peut-être n'en avez-vous jamais vu. Ces mammifères, à l'instar des Canidés ou des Félins, forment dans l'ordre des Carnivores une grande famille représentée essentiellement chez nous par huit espèces. De dimensions réduites (entre 90 et 15 cm), vifs et agiles, très discrets et surtout principalement crépusculaires et nocturnes, vous aurez beaucoup de mal à les observer, et a fortiori à les photographier.
A moins que vous n'en trouviez un mort, comme ce Blaireau couché au petit matin au bord d'une route en forêt d'Orléans. Mort naturelle ? Pas sûr : parce qu'ils sont prédateurs, les chasseurs ont tout fait pour les éliminer comme "nuisibles". Pourtant le Blaireau d'Europe ( Meles meles ), omnivore, en consommant surtout des vers de terre, des amphibiens et des petits rongeurs, rend plutôt service aux agriculteurs. Mais ce n'est pas la seule cause de sa raréfaction : heurts d'automobiles, destruction des milieux, épidémies... en sont aussi responsables.
Avec le mâle pesant jusqu'à 20 kilos, le Blaireau est le plus gros de nos Mustélidés.
Parmi les plus petits, on trouve :
- La Belette d'Europe (Mustela nivalis) dont nous avions signalé un passage dans notre article "Au mont, les visiteurs du jour" du 19/04/2012.
- L'Hermine (Mustela erminea) que nous n'avons jamais contactée ici.
- Le Vison d'Europe (Mustela lutreola) que nous n'avons pas non plus observé ici. Mais en voici un joli portrait dessiné par Alban Larousse :
- Le Putois d'Europe (Mustela putorius), dont nous ne connaissons bien que la forme domestique, le Furet.
A Latingy, il y avait un "toit aux furets" dans les bâtiments d'exploitation. En effet, cet habile prédateur était traditionnellement dressé pour la chasse aux rongeurs près des habitations et au lapin dans les terriers.
Il est de nos jours essentiellement élevé comme animal de compagnie : le plus répandu en Europe après les chats et les chiens, d'après certains. Dormant beaucoup, il est sympathique, curieux et même facétieux... mais redoutable pour tout ce qui traîne normalement dans une maison.
Nous en avions recueilli un pendant quelques jours : il s'était promené trop loin de chez ses propriétaires (en périurbain résidentiel) et n'avait pas su y retourner.
Dans les tailles moyennes, on trouve :
- La Fouine (Martes foina) dont l'exploit le plus récurrent est de s'installer avec sa famille sous les toitures, dans les greniers ou pire dans les faux-plafonds des habitations. Dont il est souvent très difficile de les déloger : nuits d'enfer assurées !
- La Martre des Pins (Marte martes). Reconnaissable à une "bavette" jaune-orangée qui tranche sur sa fourrure sombre, c'est un redoutable prédateur pour les petits mammifères et pour les oiseaux, dont il apprécie aussi les oeufs ou les couvées : en effet, ce mustélidé forestier est un excellent grimpeur, et peut même sauter d'un arbre à un autre presque comme un singe.
Nous en avons déjà contacté une dans le Grand bois, trop près du secteur où se situe l'aire du Balbuzard : ce qui nous a amené à protéger le nid par une ceinture d'aluminium autour de l'arbre-support.
Précaution qui n'est pas superfétatoire :
Regardez la vidéo suivante : "Combat violent entre la Cigogne noire et la Martre"
Elle a fait un gros "buzz" sur le net : la Martre semble totalement indifférente aux redoutables coups de bec violents de la cigogne ; et éjectée de l'aire, elle va remonter pour terminer tranquillement la prédation des derniers oeufs !
Et en revenant aux plus grands :
- La Loutre d'Europe (Lutra lutra). Magnifique carnivore amphibie, essentiellement piscivore, la Loutre semble en passe de reconquérir ses territoires de Loire.
Il y a quelques années, nous assistions à une tentative de remise à l'eau d'un bateau de Loire pris par une baisse de niveau alors qu'il stationnait devant le Mont. Il y eut soudain un moment de confusion et d'émotion chez les mariniers plongés dans l'eau jusqu'à la ceinture : une Loutre abritée là venait, selon eux, de leur filer entre les jambes !
Mais chaque Loutre circule silencieusement et surtout la nuit sur un territoire très vaste : les chances de la contacter sont particulièrement faibles.
Voici une photo de deux Loutres prise récemment par Océane Bardon...
... Mais c'est au zoo de Sydney, pas à Mardié !