Il faut le reconnaître : quand on fera le bilan de 2016, on pourra dire que cela aura été dans la région une vilaine année pour la biodiversité... Et accessoirement pour les observations naturalistes ou pour les exploits photographiques.
Les niveaux élevés des eaux de la Loire ont limité les haltes migratoires au printemps. Les déluges ont détruit les nichées. La sécheresse estivale a achevé des récoltes déjà abimées, a desséché les sous-bois, a durci les sols... Même les ciels n'ont pas été aussi beaux que d'habitude, et les paysages ont souffert de trop d'eau, puis de pas assez d'eau !
Les espèces les plus rares font défaut ? Pour autant, il y a toujours quelques pistes à suivre et quelques belles scènes à saisir avec celles qui constituent notre faune familière : nous vous en indiquons quelques unes.
Pour commencer, quelques "rouquins" : et d'abord le Chevreuil, en assez grand nombre cette année (Ici une chevrette avec deux jeunes). En plaine ou dans les bois, facilement curieux avant de s'enfuir, il est surtout visible le matin et le soir, et se cache dans la journée au milieu des fourrés denses..
Le Renard roux ne craint pas de traverser un lieu familier comme la prairie du Mont, et de s'y attarder en flairant la piste de quelque proie, ou en traînant devant la vigne pour y chercher quelque grappe de raisin oubliée....
Sa belle fourrure rousse est mélangée de brun et comme pelée par endroits : c'est la mue annuelle qui n'est pas achevée.
L'Ecureuil roux continue au quotidien à transporter des noix et à les cacher dans les endroits les plus improbables. Ses acrobaties ne déçoivent jamais... les amateurs de cache-cache.
La plupart des rapaces sont partis en migration. Mais les sédentaires sont encore visibles dans le ciel, notamment les Buses variables : aux heures chaudes et généralement en couple, elles tournent longuement... même si c'est souvent à grande hauteur.
Variables, les Buses le sont concernant les teintes de leurs plumages. Ici, l'une des deux avait un dessous particulièrement clair.
Les Hérons - Hérons cendrés, Aigrettes garzettes, Grandes aigrettes, Hérons garde-bœufs etc. - sont de plus en plus nombreux, et à certains moments forment des colonies impressionnantes sur les rives et les îlots du fleuve.
Depuis leur apparition il y a dix ans, les Grandes aigrettes font maintenant partie de ces grandes colonies... et du paysage en cette saison : plus de trente d'entre elles sont parfois réunies au droit du Mont. Leur grande taille, leur plumage immaculé (en dehors des pollutions aux hydrocarbures) et leurs mouvements d'une rare élégance en font des sujets désignés pour les observateurs et pour les photographes.
Les passereaux profitent nombreux des récoltes de l'automne : dans le noyer, ils font concurrence à l'Écureuil comme aux Pics épeiche et aux Corneilles : Pinsons, Mésanges, Rouge-gorges et bien d'autres tapent dans les brous des noix qui cette année sont pour beaucoup habités de petits asticots...
Tandis que deux Pics épeiche se poursuivent sur une souche, la prairie rase est visitée par de nombreux oiseaux "piqueurs" : Grives, Geais, Pics verts, et parfois Pies et Corneilles..
Bref, tant pis pour les oiseaux rares, on ne gagne pas souvent à la grande loterie de la Nature. Mais il y a toujours des observations à faire, et on ne se lasse pas du charme de nos espèces sédentaires les plus familières...