Lors des cinq promenades que nous avons déjà faites autour et dans le Petit étang du grand bois, nous avons perçu le cadre végétal des lieux, et regardé de plus près certaines espèces utilisées par la faune fréquentant ces lieux. Cette fois-ci, notre visite va s'intéresser à l'étang en vous présentant les principales espèces végétales spécifique à ce milieu humide.
Ala fin de l'hiver, la faune et la flore paraissent bien discrets, sinon absents. Seule dans l'eau, une herbe hydrophyte, la Glycérie flottante (Glyceria fluitans), montre par endroits en surface de l'eau ses feuilles plates et rudes, couchées ou brisées, qui peuvent dépasser le mètre de long.
Mais dès le mois de mars, le Saule marsault (Salix caprea), petit arbre dioïque qui se plait à grandir dans l'eau, se couvre de chatons blancs qui virent au jaune : ce sont en fait des grappes de fleurs, nous en avons parlé dans nos articles "Les chatons ? Oh, que c'est mignon !" du 18/03/11 et "Des acrobates à tout faire" du 14/04/13.
Deux mois plus tard, on ne reconnait plus l'étang : toujours plein d'eau, il est presque entièrement couvert de petites fleurs blanches émergeant de quelques centimètres. C'est le début de la floraison de la Renoncule aquatique (Ranunculus aquatilis).
Sur les berges que la baisse de niveau vient d'exonder, une végétation dense composée d'espèces hélophytes se développe rapidement. Et d'abord des bouquets de Joncs épars (Juncus effusus) dont les tiges lisses et raides, qui peuvent monter à un mètre, servent notamment pour se poser aux Libellules qui commencent à émerger.
Le Plantin d'eau (Alisma plantago-aquatica) profite de la baisse du niveau à l'arrivée de l'été pour prendre une position dominante. "Cette grande plante est enracinée dans la vase et s’élève jusqu’à un mètre. Ses feuilles sont ovales, lancéolées et pointues. Les fleurs à trois pétales blancs ou légèrement rosés apparaissent au bout d’une inflorescence très ramifiée." On a vu que les Lestes utilisaient ses tiges pour y piquer leurs œufs.
Le Nénuphar blanc, ici dans une variété de couleur rose (Nymphea alba f. Rosea), ne s'est pas implanté ici naturellement : issu de l'horticulture, il se développe cependant avec beaucoup d'aisance dans ce genre de contexte. "Enraciné dans le fond vaseux des eaux dormantes, un pétiole pouvant atteindre deux mètres rejoint la surface et étale ses feuilles en forme de cœur arrondi. Parmi ces feuilles qui servent de reposoirs à de nombreux animaux, éclot la fleur qui expose pas moins d’une quarantaine de pétales !"
Enfin, sur les pourtours, de belles floraisons de plantes hygrophiles familières : la Salicaire commune (Lythrum salicaria), dont les fleurs pourpres en épi attirent beaucoup de Papillons.
Mais aussi la Lysimaque commune jaune, le Lycope d'Europe dont la feuille ressemble à celle de l'Ortie, la Sarriette commune et l'Epiaire des marais d'une couleur mauve claire, etc.
Enfin, à l'été, ce qui reste d'eau se recouvre progressivement de Lentilles d'eau trilobées qui brillent au soleil, au milieu desquelles les Grenouilles vertes arrivées à maturité se fondent pour mieux surprendre les proies aériennes qu'elles guettent.
Voilà, cette visite en six épisodes est à peu près complète. A peu près, car nous en sommes restés à l'essentiel, au plus visible : un inventaire complet serait fastidieux... Cependant, à l'occasion, nous pourrions revenir sur des espèces moins visibles, mais aussi plus "rares".
Et puis la biodiversité varie, d'une année sur l'autre et au gré des saisons : c'est une autre approche sur laquelle nous reviendrons sans doute un jour.
Alors : FIN, ou A SUIVRE ?