Pendant l'année 2014 qui s'achève, trop d'autres sujets nous ont mobilisés, et nous avons un peu oublié les lépidoptères : ces papillons que nous avons toujours beaucoup de plaisir à voir voleter ou à admirer posés . Avec des formes, des dessins et des couleurs étonamment variés et surprenants, comme nous les offre le Paon du jour (Inachis io) qui pourtant vient d'une vilaine chenille noire nourrie d'Orties.
Nous les admirons, mais de moins en moins puisque, selon certains évaluateurs, "en France comme en Europe, les papillons des prairies ont régressé de 50 % entre 1990 et 2011, principalement en raison de la dégradation progressive des écosystèmes, de l'agriculture intensive ou encore du réchauffement climatique". Le Demi-deuil (Melanargia galathea) (ci-dessus) dont l'élégance réside dans le quadrillage noir et blanc, est heureusement encore assez répandu dans toute la France.
Pour participer à la protection de nos papillons, il faut bien les connaître. En commençant par les plus fréquemment rencontrés... mais dont les noms, souvent pittoresques, ne nous sont pas forcément aussi familiers que l'on pourrait le croire. Ainsi, celui-ci se nomme de façon inattendue Carte géographique (Araschnia levana) : référence au quadrillage du dessous des ailes qui peut évoquer le réseau routier dessiné sur une carte.
Particulièrement remarquable, le Machaon (Papilio machaon gorganus) est l'une de nos espèces les plus spectaculaires, notamment par sa taille.
Pourtant, on peut réussire à le confondre avec le Flambé (Iphiclides podalirius) dont la taille et les couleurs sont assez voisines ; mais dont les dessins sont moins structurés, et qui possède une longue double queue.
Les choses se compliquent avec certaines familles qui regroupent des dizaines, voire des centaines d'espèces ne se différenciant que par certains détails peu caractéristiques. C'est le cas des Lycaenidae et des Azurés qui en font partie. Le bel Azuré commun (Polyommatus icarus), connu aussi sous le nom d'Argus bleu, attire partout le regard avec le dessus des ailes bleu brillant - pour ce qui est des mâles -. Il est au centre d'une constellation d'espèces voisines plus ou moins rares, qui ne se distinguent que par la largeur ou l'absence de bandes blanches en bordure du bleu, ou par la variation des taches au recto ou au verso des ailes.
Une identification précise nécessite donc en pratique de capturer l'insecte.
Posé, celui-ci se laisse rarement voir sous toutes les coutures !
Encore les Azurés présentent-ils des couleurs chatoyantes. Chez les Nymphalidae Satyrinae, dont les teintes sont plus proches des feuilles d'automne, on doit souvent compter les ocelles, ces taches en forme d'yeux qui garnissent les bords des ailes, et des points qui traînent ici et là.
On arrive ainsi à distinguer laborieusement, par exemple, le Myrtil (Maniola jurtina) de l'Amaryllis (Pyronia tithonus)... et de toute une série de Moirés.
Mais cette photo d'accouplement montre que mâle et femelle n'ont pas forcément le même habillage, ce qui complique encore notre affaire.
Nous avons fait abstraction jusqu'ici des conditions climatiques. Pourtant, la rosée d'un matin frais...
Toutes ces photos, et d'autres que vous ne connaissez peut-être pas, complètent notre Album 3 - Papillons que nous vous invitons à revisiter...