Grand héron blanc et principalement migrateur d'hiver, la Grande aigrette (Ardea alba) est très présente ici dès la fin septembre ou le début octobre.
Si la première observation de ce magnifique grand héron blanc sur le territoire menacé remonte à l’automne 2006, nous avons actuellement une colonie constituée d’au moins quarante individus qui circule ou stationne quotidiennement sur le bras de Loire peu profond coulant le long de la rive mardésienne… Et particulièrement devant l’île des Baffaits (à l’endroit où est prévu le passage du pont qui nous menace et que nous contestons).
Cependant, en été, plusieurs spécimens présents en permanence témoignent de la sédentarisation d’une fraction de l’espèce.
Lors de curées de poisson, fréquentes à l’automne, ce nombre peut être dépassé, et les grands ardéidés blancs se mêlent alors à nombre de Hérons cendrés et à plusieurs dizaines d’Aigrettes garzettes, aux Mouettes rieuses, Goélands leucophées et autres Grands cormorans dans des bousculades indescriptibles mêlant des centaines, voire des milliers d’oiseaux. On se croirait alors au cœur d’une réserve naturelle protégée.
Mais les dérangements de ces hérons craintifs, et notamment les passages de kayaks, ou pire, les coups de feu des chasseurs, entraînent des déplacements de leurs colonies ou de ces rassemblements d’un point à un autre de ce segment du fleuve. Cette faculté de repositionnement du groupe est un élément constituant du "spot" qui disparaîtrait avec le fractionnement du territoire d’évolution de la Grande aigrette.