Retour sur le Butome en ombelle (Butellus umbellatus) - ou Jonc fleuri - dont nous avions parlé dans notre article "Fleur du jour : le Butome en ombelle" du 17/07/2012. "Normalement", cette plante commence à fleurir des rives de la Loire dès le début du mois de juillet, voire fin juin, pour peu que l'eau se soit retirée dans le lit mineur du fleuve.
Cependant cette saison 2015 a été particulière : nous avons subi deux épisodes presque successifs de canicule avec des montées de température diurne dépassant les 36° C. La Loire a subi dès le début juillet un étiage exceptionnellement sévère : la baisse du niveau des eaux a mis à découvert non seulement les rives garnies généralement de Carex, mais les îlots de sable et de graviers, puis, progressivement, tous les bras qui séparaient ces îlots des rives ou des îles. Bref, des parties du lit mineur qui en étiage normal étaient couvertes de quelques dizaines de centimètres d'eau se sont retrouvées à sec ou recouvertes de minces flaques d'eau qui n'en finissent pas de se rétracter...
Simultanément, la sécheresse prolongée et la chaleur élevée empêchaient ou pour le moins retardaient le développement des floraisons habituelles, notamment celles des Butomes.
Et c'est là que la surprise arrive : nous avons vu apparaître en Août de nombreuses touffes de Butomes. Pas sur les rives, mais bel et bien au milieu de ces couloirs asséchés où "normalement" il y a toujours de l'eau !
Mais qu'est-ce qui explique la présence soudaine de ces grosses touffes végétales sur ces emplacements si rarement exondés ? Certes, le Jonc fleuri est une plante vivace à rhizomes (photo ci-dessous) qui supporte sans problèmes d'avoir les pieds dans l'eau.
Cependant, à notre connaissance, il n'en était jamais sorti sous l'eau à ces endroits, au moins depuis des années, ou plutôt depuis des dizaines d'années... Et cette vivace n'a pas pu s'implanter en quelques dizaines de jours !
La nature nous réserve fréquemment des surprises, voire des mystères...
C'est justement aux mêmes endroits que, pendant tout le mois d'août, nous avons bénéficié de la présence quotidienne, mais très inhabituelle et gratifiante, d'un Héron pourpré (Nous y reviendrons...). Et c'est là aussi que nous avons pu observer (furtivement) une Marouette ponctuée découverte par Alban Larousse !
Bref, à situation exceptionnelle et à lieu exceptionnel, observations exceptionnelles !