Loire & biodiversité

En bleu de travail, les cheveux ébouriffés et une chenille au bec, la Mésange bleue jette un regard circulaire par sécurité avant de rejoindre l'entrée de sa niche.

A l'instar de beaucoup d'autres oiseaux de petite taille ou de taille moyenne, elle aime faire son nid dans la cavité d'un mur. Et, cette année, ce nid est situé dans le mur de ma maison, de l'autre côté du figuier, à exactement quinze mètres de mon propre nid.

L'entrée est étroite, elle oblige à se pauser avant de se faufiler. Les deux adultes sont au travail, et rentrent chacun leur tour alimenter leur progéniture avec des chenilles, principalement vertes.

  
Au moins une fois sur deux, nos Mésanges ressortent de la niche en portant dans leurs becs des petites formes blanches.

 Ce sont les excréments des jeunes, enveloppés dans un petit sac aux allures gélatineuses appelé sac fécal,

 C'est ainsi que la propreté du nid est assurée chez la majorité des oiseaux.

Les poussins doivent être déjà grands, à entendre les "cuis-cuis" qui sortent du trou. Et de l'aube au couchant, le ballet des entrées-sorties est incessant : cette fois-ci, avec l'apport d'une chenille rouge.

Des Rougequeues noirs  nidifiaient tout près aussi sous la bordure d'un toit. Là, les envols ont déjà eu lieu :

A suivre sous peu  : Import-Export dans un trou d'arbre !

Plus de détails concernant la Mésange bleue sur oiseaux.net

Les retours de migrations se poursuivent : notre territoire retrouve des sonorités familières comme celle de la bavarde Fauvette grisette. Ce petit passereau, mine de rien, a peut-être plus voyagé que vous, puisqu'il a passé l'hiver au sud du Sahara !

Le chant caractéristique du Loriot d'Europe s'entend aussi dans nos frondaisons depuis au moins une semaine. Ce bel oiseau jaune et noir revient lui aussi de très loin, puisqu'il a hiberné en Afrique tropicale. (voir notre article "Portrait : le loriot, le chic caché".)

Encore plus haut dans le ciel, mais de retour également de cette Afrique tropicale, un rapace méconnu, quoique très présent en France : la Bondrée apivore (voir notre article "Portrait - la bondrée apivore, grande discrète… Trop méconnue".)


Au dessus de la Loire qui a amorcé une timide redescente, les Sternes naines ont rejoint leurs cousines pierregarin.

Mais, pour le moment, pas question de s'installer pour la reproduction : les bancs de sable et de graviers sont encore submergés !  (voir notre article "Portrait - Sternes de loire : pierregarin d'abord, naine ensuite".)

9/05/2012 - (Suite et fin)
Surpris en plein jour, le rapace nocturne est particulièrement immobile... Tout au plus le voit-on entrouvrir les yeux pour vous surveiller.

In fine, pour tenter de sortir de cette immobilité, j'ai tenté de siffler en imitant vaguement le chant nocturne d'une hulotte.

Effet immédiat : notre oiseau a plongé et s'est éloigné comme un éclair.

Il y a quinze jours, après la découverte de la nidification d'un couple de Chouettes hulottes sur l'aire des Balbuzards pêcheurs, le mâle avait été localisé à mi-hauteur du grand Epicéa proche du Séquoia support de la plateforme Balbu, où la femelle protégeait encore au moins deux poussins (Article "Chouette ? La hulotte squatte chez Balbulat !").

8/05/2012 - L'observation de la plateforme semble confirmer qu'elle est maintenant désertée. Effectivement, en se rapprochant du grand Epicéa, on retrouve Monsieur Hulot au même emplacement. Madame est aussi perchée sur une branche un peu plus basse, mais sur un autre Epicéa distant de quelques dizaines de mètres. Nul doute que les petits doivent être là aussi, puisqu'ils sont encore nourris par les adultes !

Bingo ! Un des jeunes est au dos du grand épicéa, boule de plumes parfaitement immobile dont la découverte était plutôt improbable.

Bingo ! Un des jeunes est au dos du grand épicéa, boule duveteuse grises parfaitement immobile, dont la découverte était plutôt improbable.


Boule grise ? Regardez bien : le masque roux de l'adulte commence à se deviner sous le duvet juvénile.

Monsieur Hulot est fidèle à son emplacement : on pouvait encore l'y retrouver le 9 mai.

Les observations risquent d'être de plus en plus difficiles, mais nous vous tiendrons au courant s'il y a du nouveau.

Photos de plus grand format en ligne dans l'"Album 1e - Nature et paysages 2012"

Après une longue attente, après le temps des gestations, voici l'aboutissement : le champion de la tribu Troglodyte mignon est sorti en pleine lumière et prend son envol !

Au cours des semaines passées, l'agitation n'avait fait que croître dans la grange où le couple de parents avait entrepris sa reproduction en reprenant un ancien nid d'Hirondelles rustiques, accroché sous le vieux plancher en bois et contre une poutre.

Et le ballet des adultes nourriciers, obligés à se poser sur la porte avant de pouvoir la franchir, était devenu incessant afin de satisfaire les appêtits croissants d'une douzaine de poussins.

Ainsi s'ouvre, chez les oiseaux, la saison des envols...

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Il y a ceux qui "squattent" le nid des autres sans autorisation préalable, comme l'a fait notre couple de Chouettes hulottes. Et il y a ceux qui installent leurs oeufs dans les nids des autres, ce qui les dispense d'avoir à nourrir leur progéniture... et même d'avoir un nid à eux. Le comble de l'abus d'assistanat !

Heureusement pour lui, ce migrateur d'été, aussi gros qu'un pigeon, se taille une bonne cote de popularité en chantant dans nos bois et nos campagnes son harmonieux et familier "cou-cou" dès les premiers beaux-jours d'avril. Sinon, son comportement scandaleux lui vaudrait l'opprobe générale : non seulement la femelle substitue clandestinement son oeuf à celui d'un autre oiseau - souvent une  rousserolle effarvatte - mais encore son gros poussin vire par dessus-bord tous les autres oeufs ou les autres petits poussins de son hôte forcé. Puis l'intrus se laisse "gaver" par ses parents adoptifs, lesquels doivent en faire plus pour lui que si ils avaient eu à nourrir de nombreux petits à eux.

Cette ponte parasite peut se reproduire à plus de vingt reprises !

Et puis le Coucou gris - Cuculus canorus - n'est qu'assez peu ou mal identifié par le public. En effet, son vol est rapide et plutôt furtif, et, même si c'est souvent à découvert, il choisit de préférence la cime des arbres pour se poser.

On peut y reconnaître sa silhouette caractéristique, avec une queue longue et arrondie. Il vaut mieux utiliser des bonnes jumelles.
C'est donc bien le chant qui reste le "marqueur" privilégié de cet oiseau : il alerte sur son arrivée, ou il permet de localiser sa position pour s'en rapprocher. 

Alors, dès demain, ouvrons nos oreilles et allons faire coucou au Coucou !

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24/04/2012 - Particulièrement rare, la rencontre en plein jour avec une superbe Chouette hulotte. C'est Alban Larousse qui l'a repérée dans les branchages d'un épicéa proche de l'endroit où nous savons qu'elle niche, qui l'a photographiée, et qui l'a dessinée avant qu'elle ne s'éclipse. Il s'agit du mâle, la femelle étant sur le nid avec ses petits.

Mais il faut revenir en arrière. Depuis la fin mars, nous attendions "notre" couple de Balbuzards pêcheurs sur l'aire qu'ils s'étaient appropriée en 2011. Entre le 27 mars et le 19 avril, nous avons vu à plusieurs reprises que certains tournaient autour du nid avec insistance, s'en rapprochaient... mais sans jamais s'y poser, alors qu'il nous paraissait vide. Incompréhensible et décevant !

Un jour, nous avons constaté que certains bois-morts en bordure du nid avaient bougé. Nous avons pensé qu'une bourrasque de vent pouvait  en être responsable.

Et puis, le 20 avril, à la fin d'un des deux contrôles visuels effectués quotidiennement, voici qu'une  boule rousse est apparue derrière la base du perchoir. Puis deux boules grises pâles, plus à gauche.

Le diagnostic est alors vite fait, puis vérifié par d'autres visions, à partir notamment de la tente-affût.




Ce qui s'est certainement passé : le nid des Balbuzards a été occuppé très tôt par un couple de Chouettes hulottes pour sa nidification, maintenant bien avancée avec au moins deux poussins d'une bonne maturité.

Les Balbuzards qui se sont présentés plus tardivement afin de récupérer leur emplacement, ou, pour d'autres, avec la tentation de se l'approprier, se sont heurtés à une défense agressive des "squatters"... Et ont renoncé.

En raison de ce contexte surprenant, il n'y aura pas cette année de nouvelle nidification des Balbuzards pêcheurs sur l'aire du Grand bois. Mais en compensation, une reproduction inédite de Chouettes hulottes : elle devrait nous permettre, sous peu, de suivre les envols des petits, bien risqué compte-tenu de la hauteur inhabtuelle de l'aire de reproduction. Envols que nous tenterons de vous raconter en photos.

Et cela nous promet aussi pour cet été des beaux concerts nocturnnes, ceux des hulottes du territoire.

A suivre...

Après un démarrage foudroyant dû à de trop belles journées avant Pâques, le printemps, confronté à des giboulées tardives et frisquettes, fait du "sur place". Et le niveau de la Loire fait une remontée sensible.
Tandis que le nombre de Cygnes tuberculés atteint la cinquantaine, la colonie d'Hirondelles de rivage continue à s'étoffer.
Souvenez-vous : a Pâques, nous avions compté dans la falaise sableuse de la rive sud de la Loire environ 40 cavités.

Il y avait aussi un problème de protection de la berge, que les passages trop proches menaçaient d'effondrement... Ce qui a justifié notre intervention auprès des responsables. Nous les remercions d'avoir pris les mesures nécessaires.

Regardez bien : on décompte maintenant plus de 110 cavités de nidification, qui criblent la falaise ; ce qui implique la présence de plus de 200 oiseaux adultes.

Ces Hirondelles sont très grégaires : elles sortent toutes ensemble, généralement vers 8h du matin ; puis volent en nuage, soit au ras de l'eau, soit en hauteur suivant les conditions météorologiques et la présence des insectes volants qu'elles peuvent attraper; et c'est par vagues qu'elles reviennent au nid (presque) toutes ensemble pour alimenter leur progéniture :

Difficile de faire un joli portrait d'Hirondelle de rivage en digiscopie à 400 ou 500m de distance. 

Mais Alban Larousse l'a dessiné, et c'est encore mieux :

Pour info, la  Maison de la Loire du Loiret (Jargeau) organise en cette semaine de vacances scolaires un "Atelier Hirondelles" pour les enfants.

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19/04/12 - Sur la prairie du Mont, une Chevrette vient gambader... et hésite en entendant les aboiements d'un mâle Chevreuil... que j'imite !

En plein jour, un Hérisson visiblement fatigué... Et un Ecureuil infatigable, qui vient récupérer les noix planquées.

Et puis le passage furtif d'une Belette, charmant petit mustélidé devenu rare car les chasseurs lui reprochent d'être carnassier, et s'acharnent à le faire classer "nuisible"... jusqu'au jour où il faudra le réintroduire ?

(Emprunté au site "http://membres.multimania.fr/ccojw/totems/mammiferes/mustelides/belette.htm" )

15/04/2012 - C'est le 15 avril que le premier Circaète Jean-le-blanc de la saison a été vu dans notre ciel surle coteau de la Loire.


Une recherche d'aire de nidification de Circaète dans les secteurs boisés de l'est de Mardié, avant le démarrage de la végétation, et menée avec le concours de Cyril Maurer, n'avait pas donné de résultat. Mais il faut savoir que les nids de ces rapaces ne sont pas très visibles : peu volumineux, coincés par exemple près du tronc à un embranchement horizontal d'un résineux, derrière les branchages.

Rien ne dit qu'il n'était pas là depuis un moment.

Ainsi,en Sologne, à Sennely pour être plus précis, Cyril avait observé les premiers Circas au tout début d'avril, et, sur le nid dont nous avions parlé dans notre article  Circas... êtes vous là ? , la femelle est entrée en couvaison avant la mi-avril (Cherchez un oeil jaune...).

Il est donc probable que quelque part du côté de Latingy, des yeux jaunes noyés dans les frondaisons protègent une reproduction de Circaètes en cours...