Avant même que la représentation ne commence et que les personnages ne rentrent en scène, le spectateur découvre le théâtre, le jeu des lumières changeantes et le décor de la pièce qui va bientôt se jouer.
Dans la nature, pareillement, vous regardez d'abord le paysage dans ses lumières... et vous évaluez ce que vous réserve la météo, avant même de pouvoir observer tout ce qui s'y passe d'extraordinaire.
Pour revisiter 2014, nous ouvrons donc sur un évènement météorologique qui, au printemps 2014, va pendant un moment sublimer le théâtre ligérien. Un matin, moment inoubliable, un gigantesque arcus, un nuage en rouleau, se deplace d'ouest en est entre forêt d'Orléans et Sologne (notre article Un Arcus, gigantesque nuage en rouleau du 23/05/14).
Il précède un des nombreux épisodes orageux et tempétueux qui ont perturbé ce printemps au moment de la période des reproductions. A peine découvrons-nous un nid d'Éperviers d'Europe habité de cinq poussins (notre article Epervier d'Europe : un nid et cinq petits du 27/06/14) que les éléments se déchaînent à nouveau : ces êtres encore fragiles sont filmés sous des pluies battantes. Quelques jour après, le nid semble désert. Les avatars climatiques contribuent aussi terriblement à la fragilité des espèces...
Le régime des crues de la Loire, tributaire lui aussi de cette météo, détermine à son tour la présence de nombreuses espèces végétales et animales. Cette année, les floraisons d'Iris sauvages ont illuminé les rives du grand fleuve avant l'apparition des Salicaires (notre article Fleur du jour : l'Iris faux-acore du 7/05/14).
Par contre, les émergences d'Odonates, qui exigent des périodes ensoleillées, ont été plus faibles ou plus tardives que d'habitude. Seules les espèces les plus communes ont été visibles, comme le Gomphe vulgaire (notre article Une naine, un pattes noires... Et la neige du 3/05/14).
Malgré tout, nous avons pu observer certaines belles espèces qui ne s'étaient pas manifestées depuis un bon moment, comme la Huppe fasciée, un de nos oiseaux les plus spectaculaire par son plumage et par la huppe qu'il déploie dans diverses situations (notre article Huppe fasciée... en piqué du 8/07/14).
Mais pour attirer certaines espèces et/ou favoriser leurs reproductions, donc leurs survies, nous pouvons aussi protéger, restaurer ou même recréer certains milieux. Au Mont, nous veillons tous les ans à préserver la floraison d'un massif d'ail sauvage qui attire fortement les insectes pollinisateurs. On y voit beaucoup de Lépidoptères comme l'élégant Demi-deuil (notre Album 3 - Papillons (Lépidopteres)).
(Dessin d'Alban Larousse)
Evidemment, cela attire aussi les prédateurs des insectes : cet été, nous avons fait dans ce massif la rencontre inattendue de la maintenant célèbre douce et cruelle Barbie, une Thomise enflée de couleur rose, championne de l'homochromie (notre article La mort en rose du 30/07/14). Nous avons pu suivre la grande et belle "saga" de ce si petit artrhopode dont les congénères sont pourtant détestés par beaucoup d'humain(e)s.
Les araignées sont partout, inoffensives pour les humains sous nos climats. Et d'une discrétion incomparable. En fait, il faut des circonstances atmosphériques très particulières pour que leurs constructions deviennent visibles, et se révèlent souvent très belles (notre article Les perles de l'Epeire du 6/10/14).
La boucle est bouclée : on en est revenu au rôle des évènements climatiques, si important pour la nature !