Les grands Peupliers dont nous avons parlé dans notre dernier article, et notamment leurs branches mortes les plus hautes, n'ont pas fini de recevoir de nouvelles visites. Nouveaux individus bien sûr, mais même nouvelles espèces d'oiseaux venant après des dizaines d'autres...
C'est ainsi que pour la première fois, deux jeunes Bondrées apivores ( Pernis apivorus ), puis au moins un de leurs parents viennent s'exposer à nos digiscopies sur cet emplacement privilégié...
Cela commence le 3 et le 5 août par des observations en vol des deux adultes, mâle et femelle, laissant supposer la fin de la reproduction 2019 ;
C'est le matin du 19 août qu'une Bondrée adulte en forme sombre passe un quart d'heure posée là-haut :
Très vite, elle est harcelée par une Pie, une de celles qui voudrait imposer sa loi sur ces arbres...
La Pie finit par avoir gain de cause.
Mais surprise : le lendemain 20 août, un oiseau sensiblement différent est posé dans le même coin. "Cire" (haut du bec) jaune, et tour de l’œil très foncé : il s'agit toujours d'une Bondrée sombre, mais jeune de l'année !
Le 21 août, c'est le sensationnel, l'émotion : une magnifique Bondrée juvénile en forme claire occupe exactement le même perchoir !
Dérangée cette fois-ci par une Corneille, la blanche Bondrée s'envole et vient tourner sur la prairie du Mont en se rapprochant de plus en plus ! Magique !
Un quart d'heure après, on observe un joli ballet aérien des deux juvéniles... Et pendant un moment d'un adulte.
Re-belote le lendemain, ou trois oiseaux évoluent longuement... Avec une particularité : la blanche, par moments, fait la folle en réalisant des décrochements, des bascules, des vols les pieds pendus !
Voilà les folles matinées des Bondrées de Latingy.
Depuis au moins 2008, année après année, nous avons observé des Bondrées apivores au ciel au moment de leur arrivée tardive de migration ; au sol ou en vol bas dans les allées du Grand bois de Latingy pendant l'été ; au ciel à nouveau à l'approche de l'automne.
Nous n'avions aucun doute sur le fait qu'elles se reproduisent au cœur du Grand bois. Mais ces épisodes récents en apportent une preuve éclatante, incontournable !
Les grands écologues de Biotope disent ne pas en avoir contacté. Leur passage fût bref et trop tardif.
Après l'épisode de la Corydale solide et celui-ci, les juges administratifs voudront-ils ou elles admettre enfin que l'étude d'impact présentait beaucoup trop de manques, et reconnaître l'incomplétude évidente des espèces protégées présentées dans le dossier de demande de dérogations au CNPN ?
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