Pour vous, nous illustrons ici l'exceptionnelle biodiversité que l'on peut rencontrer près de la Loire à Mardié, et plus largement dans le Val de Loire du Loiret ; biodiversité remarquable... mais hélas menacée par un absurde projet de déviation routière datant du siècle dernier, avec franchissements du grand fleuve. Notre association MARDIEVAL s'y oppose durablement (voir notre site http://le-castor-enerve.fr/). Nous avons entrepris de valoriser ces richesses naturelles, et nous refusons qu'elles soient inutilement détruites !
Le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria) est très bel un oiseau de petite taille (17 cm environ) qui appartient à l'ordre des Passériformes. Il vit essentiellement en altitude dans les massifs montagneux d'Europe et d'Asie. En hiver, il peut être observé à des altitudes plus faibles sur de vieux édifices ou des rochers dans les plaines.
Il est très rare, même en hivernage, de pouvoir en observer un dans l'Orléanais !
Pourtant, il y a quelques temps, l'ornithologue Cyril Maurer a pu en observer un spécimen qui visiblement avait choisi de se mettre à l'abri du froid dans une région tempérée, le Val de Loire orléanais. Ce blog est consacré à la biodiversité de la Loire et de son "hinterland" à Mardié, dans le secteur menacé par le projet de la déviation routière dite "de Jargeau". Exceptionnellement, nous consacrons un article à cet oiseau exceptionnel qui, aussi bien, aurait pu se trouver dans le secteur menacé.
Toutes les photos et les montages sont de Cyril Maurer.
Cet oiseau devient quasi invisible lorsqu'il est posé : sa couleur grise semblable à celle de beaucoup de rochers lui permet de se fondre avec l'environnement. Il arpente les falaises à la façon d'un grimpereau en entrouvrant les ailes par saccades, faisant alors apparaître leurs couleurs rouge et noire.
Son bec particulièrement long lui permet d'extraire des crevasses de la pierre toutes sortes d'insectes, d'arthropodes et d'autres invertébrés.
Comme pour la plupart des oiseaux, son plumage est l'objet de sérieuses toilettes.
Plus de renseignements sur Wikipedia et Oiseaux.net.
Dans la dernière semaine du mois d'août, et même parfois au début de ce mois de septembre, un Pic noir (Dryocopus martius) est venu presque tous les jours à mi-hauteur des grands Peupliers qui occupent encore notre paysage au fond de la prairie du Mont.
Et a frappé, frappé sans interruption et sans modération l'écorce de grosses branches maîtresses verticales, qu'on a vu partir en morceaux, voire carrément en plaques...
Si bien qu'entre 2014 et 2020, sur cinq peupliers, quatre sont déjà morts et le cinquième est complètement déplumé : seuls restent uniquement quelques bouquets de feuilles disséminés, ainsi que quelques boules de Gui encore vivantes...
Certes, les Pics noirs ne sont peut-être pas responsables à 100% de ce dépérissement, mais tous les naturalistes savent que pour tuer un arbre, il suffit souvent de le désécorcer localement sur sa circonférence.
Ce que fait notre Pic noir quand il ne creuse pas des loges très utiles pour sa reproduction - et pour celle de nombreuses espèces forestières qui les récupèrent - ou ne cherche pas des larves d'insectes sur des arbres morts.
Voici donc le coupable présumé prenant une pause :
Mais cette pause est exceptionnelle : le Pic noir est un travailleur effréné, qui ne lâche que très rarement son patient labeur destructif :
Ce jour là, la séance de frappe se termine par une longue poursuite cache-cache avec un, puis deux Éperviers d'Europe... Poursuite pimentée par celle d'une Pie bavarde !
Difficile à suivre...
Ce qui n'a pas découragé notre Pic noir, aidé parfois par des Pics épeiches, de revenir quelques jours après :
Et les jours suivants...
Bon, même morts, compte-tenu de leurs tailles, ces Peupliers serviront encore de perchoir à de multiples espèces d'oiseaux pendant quelques années... Et accessoirement, de chantiers pour les Pics !
24 juillet 2020 : C'est un juvénile qui se montre longuement, perché en haut des grands Peupliers du Mont.
29 juillet : Nouvelle séance de pose, mais cette fois-ci d'un adulte.
24 Juillet : l'apparition d'un jeune Faucon hobereau (Falco subbuteo) sur les grands Peupliers du Mont marque l'issue des reproductions de l'espèce... Et reboucle avec les observations d'un couple, au même endroit, mais avant les reproductions en mai 2017.
12/05/2017 - 9h 12 - Un Faucon hobereau (Falco subbuteo) est posé au sommet d'un des grands Peupliers au fond de la prairie du Mont. Et il y reste dix minutes, pendant lesquelles nous pouvons le photographier en digiscopie.
Jusqu'ici, une seule observation avait eu lieu d'une femelle de cette espèce le 9 août 2011 au matin, à peu près au même endroit. Cela avait été trop court, et l'oiseau ne s'était pas représenté. En sera-t-il de même cette fois-ci ?
14/05/2017 - Cependant le surlendemain, notre Faucon est de retour vers 7h.
Puis après s'être éloigné, il revient vers 8h pour une vingtaine de minutes.
Mais une nouvelle observation vers 10h 45 nous fait sursauter : ce sont deux faucons qui sont tranquillement posés sur les branches, à faible distance l'un de l'autre. Voilà qui commence à être particulièrement intéressant !
Le couple reste là jusque vers 11 h, avant de disparaître.
16/05/2017 - Vers 9h du matin, juste au delà des Peupliers, un étrange ballet aérien de trois oiseaux rapaces très rapides. On y reconnait un Faucon crécerelle, qui va rapidement dégager vers la Loire. Et deux Faucons hobereaux, certainement notre couple dont la présence continue sur le territoire semble se profiler.
Les oiseaux sont en chasse, bientôt rejoints par des mouettes tournoyant avec beaucoup plus d'indolence : elles sont à la poursuite des mêmes proies.
Ces proies, que l'on devine sur les photos où ils forment ponctuellement des taches assez floues sont certainement des Hannetons des jardins (Phyllopertha horticola).
17/05/2017 : Dès le lendemain, la même partie de chasse aérienne se reproduit au même endroit. Mais agrémentée, si l'on peut dire, par la poursuite d'un oiseau par un des Faucons en direction de la Loire. Le temps est assez dégagé, et nous réussissons à nous rapprocher un peu de la scène, sans pour autant réduire trop notre champ de vision à cause des autres arbres présents à proximité des peupliers.
18/05/2017 : Ce matin, avec le temps pluvieux, les insectes ne sont pas au rendez-vous. Mais un des deux Faucons passe deux heures sur une branche morte.
Après bientôt une semaine de présence dans la proximité, la présomption devient de plus en plus sérieuse. Pour les hobereaux, juin est la période nuptiale, et celle de la préparation des installations.
Autant dire que nous devrions continuer à faire de belles observations de ce côté...
Plus de détails sur oiseaux.net
Ces deux rapaces , la Bondrée apivore ( Pernis apivorus ) et la Buse variable (Buteo buteo) sont très souvent confondus en raison de lointaines ressemblances de plumage, et parce qu'ils volent souvent de façon similaire en cercles sans battements d'ailes, en utilisant les courants ascendants aux heures chaudes.
Pourtant, de très nombreuses différences séparent les deux espèces.
La Bondrée apivore est un rapace migrateur qui arrive tardivement d'Afrique pour se reproduire en Europe. On ne la voit donc que l'été, disons depuis juin.
Un peu plus grande que la Buse, elle est surtout plus fine , et elle s'en distingue par différentes caractéristiques (voir plus de détails sur oiseaux.net ), comme la queue plus longue et des yeux jaunes-orange.
Elle se nourrit principalement d'insectes, plutôt de guêpes et de leurs larves. Elle attrape les guêpes aussi bien dans les essaims à l'air libre que dans le sol. On peut donc la rencontrer au sol ou en vol rasant dans des allées forestières.
Depuis au moins 2008, année après année, nous avons observé des Bondrées apivores au ciel au moment de leur arrivée tardive de migration ; au sol ou en vol bas dans les allées du Grand bois de Latingy pendant l'été ; au ciel à nouveau à l'approche de l'automne.
Nous n'avions aucun doute sur le fait qu'elles se reproduisent au cœur du Grand bois. Mais des épisodes rapportés dans notre article du 24 Août 2019 en apportent une preuve éclatante, incontournable !
La Buse variable n'étant pas migratrice, elle peut être observée toute l'année, y compris dans des milieux ouverts. Plus massive, elle peut comme son nom l'indique avoir un plumage très variable.
Omnivore, elle se nourrit beaucoup de petits mammifères rongeurs. C'est sans doute le rapace le plus familier en France.
Plus de détails sur oiseaux.net
Le Coucou gris ( Cuculus canorus ) se fait à nouveau entendre dans nos bois au mois d'avril, cette année ici vers le 20. Il aime pousser son cri familier depuis les sommets des arbres, mais n'est pas forcément disposé à poser pour le photographe...
Le Loriot d'Europe ( Oriolus oriolus ) est moins connu du grand public, et si son chant est aussi très facilement reconnaissable, si il aime aussi s'exprimer dans les hauteurs , il cache bien souvent la belle livrée jaune et noire qui fait du mâle un des plus beaux oiseaux d'Europe.
Trois spécimens différents se font entendre autour de nous régulièrement à des endroits différents. L'un d'entre eux a été vu accompagné de deux Étourneaux sansonnets et d'un Pinson des jardins.
Enfin, autre retour récent sur la Loire d'un de ses oiseaux les plus emblématiques : la Sterne pierregarin (Sterna hirundo ) que l'on voit posée sur des rochers ou des bancs de sable, ou en maraude de pêche au dessus du fleuve.
Toujours sur la Loire, nous avons vu revenir plusieurs espèces habituelles de Limicoles moins connues du public, comme : le Chevalier aboyeur (Tringa nebularia), le Chevalier guignette (Actitis hypoleucos), le Petit gravelot (Charadrius dubius) que l'on voit souvent avec les Sternes.
Reda, le Balbuzard pêcheur mâle de l'aire du Grand Bois est souvent vu chargé d'un poisson juste pris dans la Loire.
Mais ici, il s'agit de la femelle Sylva qui tourne longtemps dans le ciel vers 16h, chargée du reste d'un grosse prise de son compagnon.
Pour changer de la BalbuCam, il est possible aussi de photographier le couple du sol lorsqu'il est présent sur l'aire, comme ce matin 5 avril vers 9h 20.
Sylva est sur le nid, Reda occupe le perchoir
A 9h 42, Reda part faire un tour. Sylva le regarde partir sans broncher :
Reda met du temps à revenir, mais pourtant son butin d'herbes sèches est bien maigrichon !
Reda reprend le perchoir. Dans l’existence des Balbuzards, il y a des jours plus tranquilles que les autres…