Il ne faut pas se le cacher : déjà, la période hivernale est plutôt une période de "sommeil" de la nature, les observations naturalistes sont raréfiées... Mais cette année, notre lutte contre la déviation et le pont s'est encore intensifiée, et elle mobilise tout notre temps disponible.
Nous ne voudrions pas que ce blog en pâtisse, et perde de son intérêt à vos yeux. Aussi choisissons-nous de rediffuser les meilleurs articles des dix années passées.
En 2015, nous avions publié une série de six articles très bien documentés et vérifiés par les spécialistes concernant les Limicoles : je suis sûr que vous n'avez pas retenu ce qu'on y apprennait, en tout cas pas tout retenu : nous allons les reprendre les uns après les autres... avant le retour des migrateurs d'ici une dizaine de semaines.
Les espèces que l'on désigne par le terme de Limicole sont très nombreuses : plus de 200 !
Il s'agit essentiellement en ce qui nous concerne des groupes d'espèces suivants : chevaliers ; vanneaux ; bécassines ; bécasseaux ; gravelots et pluviers ; échasses ; tournepierres ; barges ; et secondairement : avocettes ; œdicnèmes ; huîtriers ; bécasses ; courlis ; .
Elles ne sont pour la plupart que de passage sur la Loire et dans notre région.où nous pouvons observer au plus une vingtaine d'espèces lors de leur migration de printemps et surtout d'automne. Parmi elles, seul le vanneau huppé, le petit gravelot et le chevalier guignette nichent en petit nombre dans le Loiret.
Les autres vont nicher dans les toundras et taïgas de Scandinavie et de Russie, puis rejoignent dès la fin de l'été leurs quartiers d'hiver en Europe du Sud et de l'Ouest ainsi qu'en Afrique.
Les limicoles ont en commun de se nourrir sur les espaces vaseux ou sableux. Ils y trouvent les invertébrés dont ils ont besoin : insectes, larves, vers, mollusques et crustacés, qu'ils captent pour la plupart en sondant la terre mouillée ou inondée. Leurs pattes et leur becs sont relativement longs, mais de taille et de conformation très variable d'une espèce à l'autre, comme on le voit sur le dessin ci-dessus. Ce qui leur donne accès à des niveaux d'eau et à des profondeurs de sol différents, limitant ainsi la concurrence entre espèces pour l'alimentation.
Ce bloc dessiné par notre ami Alban Larousse à des fins pédagogiques explique bien cela, mieux que ne le ferait un long discours. Il a été sous-titré : "A chacun son coup de fourchette"
Les limicoles ne s'observent que dans des périodes limitées, assez courtes en général ; les groupes d'oiseaux sont farouches et ne se laissent pas approcher de près : ils peuvent changer d'emplacement d'une minute à l'autre, et les individus sont très mobiles à la recherche de nourriture ; leur identification en vol n'est pas facile, d'autant que les différenciations sont alors assez limitées ; vus au sol, leurs plumages présentent des variations selon l'âge et la période qui multiplient les risques de confusion ; d'autant plus qu'ils n'arborent pas ici leurs atours nuptiaux plus colorés et voyants.
Tout cela rend la recherche et l'identification de la plupart des limicoles pour le moins aléatoires. C'est sans doute pour cela qu'elles passionnent certains ornithologues... et qu'elles peuvent aussi intéresser beaucoup de passionnés d'oiseaux.