Le paysage est ce référentiel en perpétuel changement qui nous relie à la nature, principalement par la vue, lorsque nous nous y déplaçons. Il influe très fort sur notre état et sur nos perceptions. Encore plus que son décor sur la perception d'une pièce de théâtre. Aussi faut-il savoir prendre le temps de regarder, de s'imprégner des constituants du paysage : les matières, les lumières, les reliefs, les sons, les odeurs, et bien sûr les couleurs... Car la nature, ce n'est pas que de "la verdure" !
Ainsi la floraison en avril de la Jacinthe des bois (voir notre article "Portrait - les jacinthes sauvages… et la forêt bleue" du 12/04/11) transforme pendant quelques semaines un sous-bois ordinaire en un lieu fééerique, avec ces plages d'une couleur bleue assez peu fréquente dans la palette des couleurs de la végétation.
Dans le paysage plus ouvert du Val, entre les champs de Colza, les landes de Genêt à balai et les feuillages naissants, ce sont les couleurs jaunes qui se déclinent, de nuances de l'or à celles du citron vert.
Les ciels participent à la symphonie des couleurs, particulièrement à l'aube et au couchant où les pourpres sont souvent éclatants autour du soleil. Beaucoup d'arbres ont des variétés pourpres, comme le Hêtre, le Noisetier, le prunier etc. Le rouge est aussi dans beaucoup d'arbustes fleuris, du rouge vif du Cognassier du Japon au violets du Lilas et aux roses du Magnolia de Soulange.
Mais le Val se remplit aussi fréquemment, en toutes saisons, de brumes qui noient le paysage dans le blanc. Après l'explosion des Aubépines, la couleur virginale revient souvent dans nos jardins avec ici un Lilas, une Spirée de Van Houtte et un Arbre de Judée ; et, dans les bois, avec des tapis de Stellaires des bois.
Il y a forcément une grande complicité entre l'élément végétal et le paysage qu'il habite. A nous de savoir faire ce lien entre l'harmonie du plus grand, du plus large, du plus global, et le charme détaillé de tous les composants de la mosaïque paysagère...