(Reprise d'un article de décembre 2013)
Ou alors, par rivalité pour le territoire, on se fait une méchante "prise de bec" ?
Au Québec, on se donne volontiers des "petits becs", des petits baisers sur la bouche. Vous allez découvrir qu'au pays des Martins pêcheurs, on se donne parfois des gros becs : on va même, avec son bec, jusqu'à attraper l'autre par le bec et à lui faire faire des choses assez inattendues...
Alors l'amour ou la guerre ?
Regardez d'abord cette sélection de photos tout à fait exceptionnelles, montées en diaporama (4') : capturées l'été dernier au téléobjectif, elles montrent deux prises de becs. La seconde est la plus extraordinaire : on y voit la femelle, dont le bec est pris par le bec du mâle, effectuer deux balancements complets avant d'être lâchée et de remonter sur le perchoir.
Voici les principales images de la première prise de bec, celle où le mâle est "balancé" dans le vide :
Cette séquence ne figure pas dans la vidéo qui suit : on y voit d'abord une autre, un peu similaire, où c'est la femelle qui fait un petit tour.
(A noter que sur le bruit de fond que constitue le courant rapide du fleuve à cet endroit, vous entendez les déclics simultanés de notre appareil photo. Et que sur le fond des images, on voit passer de nombreuses Ephémères)
Voici le ralenti du double balancement :
Alors, au vu de toutes ces images : l'amour, ou la guerre ?
Il semble bien que ce soit la deuxième version. Pour plusieurs raisons :
- Dans le numéro spécial de La Hulotte, bien que les longues séries de prosternations ne soient pas précisément évoquées, les attitudes décrites comme étant celles des rivalités territoriales semblent se rapprocher de celles que nous avons observées ici.
- L'été n'est plus la saison des idylles. Les nidifications sont terminées.
- Par contre les jeunes de l'année cherchent à "se faire une place". La femelle, qui a encore les pieds bien noirs, est une jeune de l'année.
- Un ornithologue affirme que ces rivalités/poursuites peuvent durer une journée entière. Nous vous en avions rapportées qui pouvaient durer des heures... Du coup, nous les avions interprétées, sans doute à tort, comme des rituels de séduction. En effet, en général, dans le monde animal, les "règlements de compte" sont violents et rapides !
Voilà en tout cas une observation et des documents particulièrement exceptionnels : pas d'équivalent sur le net, à notre connaissance, de ces acrobaties !
C'est le cadeau de Noël que nous faisons à tous nos amis qui aiment les oiseaux, qui aiment notre belle nature. Joyeuses fêtes à tous !
Et profitez-en pour visiter (ou revisiter) notre Album 4b - Martin pêcheur 2012 et 2013, maintenant complet.