Le printemps est un poète magnifique
Ou plutôt un poète qui magnifie.
Qui magnifie la nature.
Il prend les grands squelettes sombres et décharnés de l'hiver, et commence à les garnir légèrement de chatons ou de bourgeons aux couleurs tendres. Ce n'est pas encore le vert qui domine : ce sont les roses, les beiges, les jaunes. Et quand le vert apparaît, il est encore très clair et proche de ces jaunes
Puis pour transformer ces palettes de teintes pointillées, il joue avec les intempéries. C'est le rôle des giboulées : la pluie ravive les couleurs que les brumes avaient estompées. Le vent les agite comme pour les mélanger. Et la lumière d'une soudaine éclaircie met le feu aux grandes frondaisons...
Il faut alors venir plus près pour découvrir les textures, se gonfler les poumons de odeurs... Et se rapprocher encore pour se noyer dans les fleurs des fruitiers, s'étonner des chatons qui sont en réalité des accumulations de fleurs, admirer chacune de ces constructions étonnantes que nous propose une nature dont l'imagination est sans limites.
Les fleurs des arbres s'en donnent à cœur joie pour enchanter les paysages, mais les fleurs qui commencent à garnir les bois, les prairies et les jardins sont autant de rencontres charmantes que nous offre le printemps après le silence de l'hiver.
D'autant que certaines de ces fleurs sauvages peuvent aussi transformer le paysage en recouvrant le sol sur des grandes surfaces ; c'est le cas actuellement, par exemple, des Pervenches et des Jacinthes sauvages qui dans les bois déroulent des tapis bleus...