Roger Ramond, un excellent connaisseur de la forêt, a gagné notre petit jeu. Le 9 mai à 14h 35, il a évoqué le premier la véritable motivation de la Huppe fasciée lorsqu'elle utilise comme un marteau-piqueur pour fouiller le sol : elle en extrait alors une sorte d'olive brune longue de 2,5 cm environ...
... Qu'elle va d'abord poser sur le sol ferme pour la débarrasser d'une enveloppe extérieure terne. Elle en sort, pour l'avaler aussitôt d'un mouvement de rétro-lancer, un délicieux
Thaumetopoea pityocampa : le papillon de la processionnaire du pin.
Quand les températures se réchauffent, les chenilles, qui ont réalisé leur croissance dans un de ces grands cocons collectifs que vous avez tous identifié, descendent "à la queue-leu-leu". Où vont-elles ? Elles cherchent un sol suffisament meuble pour s'y enfouir, et passer au stade suivant de leur développement qui est la chrysalide, autre nom de la nymphe des lépidoptères.
Comme on le voit sur l'une des photos ci-dessous, dès qu'elles rencontrent un emplacement adapté, les chenilles s'y agglutinent et s'enfouissent en nombre à cet endroit. Qui devient une véritable "mine" à chrysalides.
Entretemps, la Huppe fasciée, retour de migration, a entrepris une reproduction. Le mâle doit nourrir sa portée et sa femelle, ce qui n'est pas une mince affaire.
Les larves font partie de son bol alimentaire, qu'elle recherche principalement dans le sol de prairies rases. Dès lors qu'elle est tombée sur une chrysalide de processionnaire, elle sait qu'elle peut en trouver plusieurs au même emplacement. Elle peut ainsi revenir de façon récurrente au même endroit pendant plusieurs jours, ce qui a été le cas pour nous. L'abandon des "capsules" à cet emplacement en témoigne.
La plupart de vos réponses faisaient l'hypothèse d'un prélèvement direct des chenilles processionnaires, tout en évoquant le caractère excessivement urticant des poils de la chenille, qui peuvent même se transformer en cruelles fléchettes !
Il semblerait que la Huppe, à l'instar de certains autres oiseaux (le Coucou, les Mésanges...), puisse prédater directement ces dangereuses chenilles. Mais dans notre enquête, la Huppe fouillait le sol, ce qui excluait ce genre de prédation. La période des processions est d'ailleurs plutôt dépassée, et la Huppe ne prendrait pas le risque de nourrir ses petits avec des proies à polls urticants...
Quoi qu'il en soit, la Huppe fasciée nous rend un fameux service en éliminant
Nous reviendrons bientôt sur un portrait plus complet de la Huppe fasciée.
En attendant, apprenez tout sur les chenilles processionnaires du pin avec deux documents :
http://www.vertdeco.fr/blog/chenille-processionnaire-du-pin-en-ville/
www7.inra.fr/.../Oiseaux+et+Processionnaires_Barbaro_Micropolis.pdf